Les plus de la consultation de tabacologie

Les plus de la consultation de tabacologie

Tous les fumeurs le savent : il n’est jamais facile de “décrocher“. Si l’on veut mettre tous les atouts de son côté, mieux vaut la jouer “consultation de tabacologie“. Visite guidée avec le Dr Anne Borgne, tabacologue à l’Hôpital Jean Verdier (Bondy).

Il peut s’écouler des années avant qu’un fumeur“satisfait“ ne le soit plus tout à fait… Qu’ilenvisage de s’arrêter, puis décide enfin de renoncerà la cigarette. Ceux qui réussissent, sans replonger,sont en général très motivés et bienaccompagnés. Il faut en effet savoir que la surveillancemédicale augmente les chances de réussite… Unebonne raison pour pousser la porte d’une consultation. Et cetteaide sera d’autant plus précieuse que vous êtes ungros fumeur.Tabacologue ou médecin de famille ?Les deux, mon capitaine ! Il n’est pas question de les opposer surle terrain de la cigarette. D’abord parce que ces deuxmédecins ne s’adressent généralement pas auxmêmes personnes. C’est au médecingénéraliste, plus proche, géographiquement et“affectivement“, que recourt la grosse majoritédes fumeurs. Il joue donc un rôle de premier plan.Même si les délais de rendez-vous sont plus longsqu’en médecine de ville, quelque-uns choisissent toutefoisd’emblée les consultations hospitalières : c’estnotamment le cas pour ceux qui n’ont pas de médecin traitantattitré.Autre différence, alors que le tabacologue voit le“candidat à l’arrêt“ au moment oùil est a priori motivé, le médecin de famille aideà construire la décision d’arrêt, souvent surune très longue période, ce qui n’est sans doute pasla phase la plus facile…Enfin, dans une consultation dédiée auxproblèmes de tabac, le premier entretien prend en moyenne 45minutes ; le médecin généraliste en revancheest censé s’occuper de tout, l’addiction au tabac y compris,dans le court créneau qui lui est imparti.La première consultation
Cruciale. On passe au crible l’histoire du tabagisme, l’âgede début, l’intoxication progressive, les tentativesd’arrêt, les rechutes, les circonstances favorisantes, etc.Tout est soigneusement inventorié. Deuxièmeétape, celle des tests. Un premier permettrad’évaluer le degré de motivation, un second dedéterminer le niveau de dépendance psychique etcomportementale. Ce test est important car la cigarette estassociée à des moments, des sensations particulierstels que le plaisir, la détente, le bien-être ou, aucontraire, l’anxiété, le stress, la tristesse… Ilpermet de “décrire“, de décrypter son tabagisme etd’identifier les facteurs qui poussent à fumer.
Enfin, un examen permet de “toucher du doigt“ sonintoxication : c’est la mesure du monoxyde de carbone (CO) dansl’air expiré. Le CO est un indicateur d’inhalation, ilpermet d’évaluer la façon de fumer : si l’on“crapote“, c’est-à-dire si l’on fume sans avalerla fumée, 20 cigarettes, le CO est moins élevéque si l’on “tire“ fortement sur ses 10 cigarettes. Parailleurs, cet examen reflète la consommation desdernières 24 heures, ce qui est utile pour le suivi…La première ordonnanceA l’issue de la première consultation, le futur ex-fumeurrepart avec une ordonnance, comportant des substituts nicotiniquesou du bupropion. Si les substituts sont en vente libre,l’ordonnance permet de formaliser la décision. C’est pour lefumeur, une sorte de contrat passé avec lui-même etavec le médecin. Au-delà de ce rôle symbolique,c’est une aide précieuse pour se souvenir des doses,d’autant que l’on associe parfois plusieurs patchs plus ou moinsforts en nicotine, pour coller ( !) au niveau de dépendance.Et un second rendez-vous est fixé 8 à 15 joursaprès la première consultation. Il permettrad’apprécier les éventuels manque ou au contraire lessignes de surdosage en nicotine, petit carnet de bord persoà l’appui.Pour mettre toutes les chances de son côté etanticiper les rechutes, l’ex-fumeur devra continuer à serendre à ses consultations durant 3 à 6 mois, plus sinécessaire.Jusqu’à ce qu’un jour, il estime qu’il a d’autrespriorités que de s’astreindre à une consultationrégulière de tabacologie… La partie est alorspresque gagnée, pour au moins un fumeur sur deux, qui netouche plus de cigarettes après un an de ce suivi.Dr Brigitte BlondClick Here: Cardiff Blues Store

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