L'euthanasie serait à l'origine de 0,6 % des décès en France

L'euthanasie serait à l'origine de 0,6 % des décès en France

Moins de 1% des décès font suite à la décision d’abréger la vie des patients, selon l’enquête “La fin de vie en France“ menée par l’Institut national d’études démographiques(Ined). En revanche, près de la moitié des décès survenus en 2009 ont été précédés d’une décision médicale ayant pu hâter la mort du patient.

L'euthanasie à l'origine de 0,6 % des décès en France

En France, la fin de vie des patients est soumise à la loi relative aux droits des malades et à la fin de vie, ou loi Leonetti, entérinée le 22 avril 2005. Cette loi reconnaît pour le malade de refuser un traitement qu’il estime déraisonnable au vu des bénéfices qu’il peut en attendre et accorde au médecin celui de suspendre ou ne pas entreprendre “des traitements inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre objet que le maintien artificiel de la vie“. Surtout, elle “admet, sous certaines conditions, que le soulagement des souffrances puisse nécessiter des médicaments qui peuvent avoir pour effet secondaire non recherché de réduire la durée de vie du patient“.Cette disposition est parfaitement intégrée en France.Des décisions médicales prises en ayant conscience des risques de décèsL’enquête La fin de vie en France, réalisée sur un échantillon de près de 5 000 décès survenus en décembre 2009, montre en effet que “pour près d’un décès sur deux (48 %), le médecin déclare avoir pris une décision médicale en ayant conscience qu’elle était susceptible d’abréger la vie du patient“. Pour la plupart des cas, l’intention n’était pas d’accélérer la survenue du décès et la décision médicale est en cela conforme à la loi. Les médecins ont décidé soit de ne pas instaurer un traitement susceptible de prolonger la vie, soit de l’interrompre, soit, le plus souvent, d’intensifier la prise en charge de la douleur.  Dans 3,1 % des cas, le décès fait suite à un acte qui visait à abréger la vie du patient : limitation ou arrêt de traitements (1,5 % des décès), intensification des traitements antalgiques (0,8 %) ou administration de médicaments (0,8 %). Cette pratique concerne principalement les patients atteints d’un

cancer, soulignent les auteurs de l’enquête.Ces derniers constatent par ailleurs que le lieu de prise en charge des patients a des conséquences sur le type de prise en charge de la fin de vie, les médecins hospitaliers privilégiant l’augmentation des doses d’antalgique (38 % des décès) par rapport aux médecins libéraux (22 %) ou aux médecins des maisons de retraite (31 %).Très peu de cas d’euthanasie stricto sensuSi l’on considère que l’

euthanasie est le fait “de mettre fin à la vie d’une personne à sa demande“, les décisions prises sans que la demande n’ait été formulée “ne constituent pas juridiquement des euthanasies“, rappellent les auteurs de l’enquête. Si 16 % des personnes décédées ont exprimé leur souhait d’accélérer leur mort, “les demandes explicites d’euthanasie restent extrêmement rares en France“, soulignent les auteurs qui estiment leur proportion à 1,8 % des décès. Quant aux pratiques effectives, elles ne représentent finalement que 0,6 % du total des décès, dont 0,2 % par administration délibérée d’une substance létale.La décision d’abréger les souffrances d’un patient atteint d’une maladie incurable est généralement prise à la suite d’une discussion avec l’équipe médicale ; la famille, en revanche, n’est consultée que dans la moitié des cas. Dans 10 % des cas, les patients, bien que jugés aptes à recevoir l’information, ne sont pas informés des arrêts de traitement, de l’intensification de la prise en charge de la douleur ou de l’administration de substances létales, une pratique contraire à la loi Leonetti. Il arrive même que certains médecins (8 % selon l’enquête) ne consultent personne avant de prendre une décision thérapeutique susceptible d’entraîner la mort du patient.Enfin, l’enquête met le doigt sur le manque d’information des patients mais aussi des professionnels de santé, d’une des dispositions prévues par la loi Leonetti : en effet, rares sont les gens qui rédigent leurs souhaits concernant leur fin de vie, anticipant le moment où ils seraient dans l’incapacité de participer à la décision. Or, ces décisions non seulement sont respectées mais elles aident les médecins dans leur décision médicale, affirment-ils.Amélie Pelletier
Source
 “Les décisions médicales en fin de vie“, Sophie Pennec et Alain Monnier (Ined), Silvia Pontone (hôpital Robert Debré, Paris), Régis Aubry (Observatoire national de la fin de vie et CHU Besançon). Ined, numéro 494, novembre 2012 (

accessible sur Internet).Click Here: geelong cats guernsey 2019

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