Cancer de la prostate : une thérapie ciblée efficace contre des formes avancées

Cancer de la prostate : une thérapie ciblée efficace contre des formes avancées

Un médicament déjà utilisé contre le cancer de l’ovaire pourrait être efficace contre certaines formes avancées de cancers de la prostate résistants aux traitements conventionnels. Conduite au Royaume-Uni, cette étude est la première à prouver l’intérêt de cibler spécifiquement certains mutations génétiques pour ce cancer masculin.

Déjà utilisé contre le cancer de l'ovaire, l'olaparib pourrait aider à lutter contre certaines formes de cancer de la prostate.

Le difficile traitement des cancers de la prostate métastatiques hormonorésistantsLe

cancer de la prostate se développe à partir d’une cellule normale, qui se transforme et se multiplie de façon anarchique, formant une tumeur. Initialement de taille limitée, elle peut grossir et s’étendre au-delà de la prostate et à d’autres organe. Son évolution est le plus souvent très lente. Sa prise en charge repose principalement sur la

chirurgie, la

radiothérapie, la surveillance active (qui permet de différer la mise en route d’un traitement en particulier chez les patients âgés) et

l’hormonothérapie, qui consiste à empêcher cette action stimulante de la testostérone, et ainsi empêcher le développement de la tumeur et de ses éventuelles métastases (propagation à d’autres organes).Mais soit d’emblée (dans de rares cas), soit au cours du traitement, le cancer peut s’étendre à d’autres organes ou devenir résistant à l’hormonothérapie. Dans ce cas,

la chimiothérapie est utilisée. Depuis 2015, on sait qu’elle permet un gain de survie pour tous les cancers métastatiques hormonodépendants ou hormonorésistants.

Mais une autre arme ciblant une mutation génétique spécifique pourrait constituer un nouvel espoir.Olaparib, du cancer de l’ovaire au cancer de la prostateL’olaparib (

Lynparza®) est un inhibiteur de PARP (poly ADP-ribose polymérase humaines), enzymes nécessaires à la réparation efficace des cassures de l’

ADN. Il a été montré que par cette action, l’olaparib inhibe la croissance de certaines lignées de cellules tumorales in vitro et la croissance tumorale in vivo, soit en monothérapie soit en association avec des chimiothérapies de référence. En particulier, les inhibiteurs de PARP sont efficaces contre les tumeurs présentant une mutation germinale et/ou somatique de BRCA, ce qui est le cas pour environ 15 % des

cancers de l’ovaire. Il bénéficie d’une autorisation de mise sur le marché européenne dans cette indication. Mais des chercheurs anglais ont voulu tester ce médicament sur des formes avancées de cancer de la prostate.88% de réponse chez les patients présentant certaines mutations génétiquesUne petite étude anglaise a recruté une cinquantaine de patients atteints d’un cancer métastatique hormono-résistant. Tous avaient déjà bénéficié d’une chimiothérapie par docétaxel, presque tous des hormonothérapies de deuxième génération (acétate d’abiratérone – 

Zytiga ® – ou enzalutamine – 

Xtandi ®) et 58% d’une nouvelle chimiothérapie, le cabazitaxel.Globalement, 16 patients ont répondu au traitement par olaparib, dont 12 patients sous traitement pendant plus de 6 mois. Mais si on se focalise sur les 16 qui présentaient des mutations spécifiques de l’ADN ciblées par l’olaparib, on se rend compte que 14 d’entre eux (soit 88 %) ont répondu au traitement.“Ces résultats sont enthousiasmants car ils pourraient offrir une nouvelle façon de traiter le cancer de la prostate en ciblant des mutations génétiques dans les cancers qui se sont propagées à d’autres organes. L’espoir est que cette approche permette de sauver beaucoup plus de vies dans le futur“ déclare le Dr Aine McCarthy de Cancer Research UK, qui a participé au financement de cette étude.Des résultats prometteurs à confirmerCette étude pourrait changer l’avenir du traitement de la prostate, qui jusqu’alors ne bénéficie pas de traitement ciblant des mutations génétiques particulières. Ces résultats devront cependant être confirmés, incluant d’emblée plus d’hommes porteurs des mutations ciblées par l’olaparib au niveau de leur tumeur.Le Pr Johann de Bono, principal auteur de l’étude, a déclaré qu’il espérait que ces résultats permettent une utilisation clinique de ce médicament et que l’analyse génétique des tumeurs deviennent un standard pour ce cancer, mais aussi pour l’ensemble des cancers.Avec plus de 70 000 nouveaux cas par an en France, le 

cancer de la prostate est la deuxième cause de mortalité par cancer chez l’homme.David BêmeSources : Communiqué de Cancer Research UK – octobre 2015DNA-Repair Defects and Olaparib in Metastatic Prostate Cancer – Johann de Bono etal. – N Engl J Med 2015; 373:1697-1708 – 29 octobre 2015 (

étude accessible en ligne)Click Here: cheap sydney roosters jersey

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